Dans le cadre de travaux sur la commune de Sailly-sur-la-Lys, l’Etablissement Public Foncier Hauts-de-France (EPF), acteur de l’aménagement du territoire depuis 1990, va effectuer une opération de requalification du site Safilin. Les inventaires initiaux ont montré la présence d’une d’Effraie des clochers sur le site. Pour éviter tout impact sur cette espèce protégée, les travaux ne commenceront qu’après la fin de la période de reproduction . Toutefois pour compenser le dérangement lié au nettoyage complet du bâti et des tuyaux, l’EPF s’est rapproché de la LPO Pas-de-Calais pour la pose de nichoirs de substitution. Dans ce sens trois nichoirs pour les Chouettes effraies ont été installés : deux nichoirs au sein de l’église de Saint-Vaast, de l’église Sacré-cœur et aux niveaux des ateliers municipaux.
La Chouette effraie, de soin nom latin Tyto alba doit ses noms et surnoms à l’étrangeté de ses cris pouvant effrayer le voisinage et à sa prédilection à se reproduire dans les clochers d’église. « Tyto » signifie « chouette » et le mot « alba » évoque la blancheur de cette chouette. Alliée des agriculteurs, l’Effraie des clochers se régale de petits mammifères : campagnols, mulots et autres micromammifères insectivores (plus rarement, quelques grenouilles, insectes et passereaux). Pourquoi est-elle en plein déclin ?
Dans notre pays, suite au remembrement et à l’industrialisation de l’agriculture, le paysage rural s’est profondément transformé en 40 ans. Les exploitations d’une dizaine d’hectares en monocultures intensives se sont développées depuis les années 1970 aux dépends des bocages, des prairies et des haies, zones de chasse de l’Effraie comme de nombreuses espèces animales. Des infrastructures métalliques ont remplacé les granges et les étables traditionnelles. A cette évolution s’ajoute l’engrillagèrent des clochers à l’attention des pigeons et choucas, ce qui limite inexorablement les possibilités pour l’effraie de ses reproduire. Une dernière cause majeure de régression est la progression du maillage routier : on estime à plus de 10000 les oiseaux tués chaque année par collision avec des véhicules.
Le saviez-vous ? La Chouette effraie chuinte. Son cri est un « khrûh » ou « khraikh » rauque, strident et répétitif qu’on compare souvent au ronflement d’un dormeur, ponctué de sonorités aiguës.
La LPO62 remercie l’EPF pour sa confiance, ainsi que la ville de Sailly-sur-la-Lys : conseillers et agents qui se sont mobilisés à nos côtés. La LPO Pas-de-Calais poursuivra, à la demande de l’EPF, le suivi de ces nichoirs dans les années à venir.
Vous voulez en savoir plus sur la Chouette effraie, rendez-vous sur : http://rapaces.lpo.fr/chouette-effraie/presentation.