[Un jour, une espèce] La Fauvette à tête noire

Mardi 21 avril, trente sixième jour de confinement. Les grillons se mettent à chanter dans les près. Il nous reste quelques oiseaux !

Comme il faut bien s’occuper, je vais vous proposer de vous envoler aujourd’hui avec un oiseau sylvestre : la Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla.

Attention : comme hier, une erreur malencontreuse s’est glissée dans le texte, saurez-vous la trouver ? (l’erreur d’hier concerne encore une fois la nourriture, la Buse variable ne mange pas de poisson, il est réservé pour le Balbuzard pêcheur).

Le nom des fauvettes vient de la couleur fauve des oiseaux et à tête noire évidemment du béret noir que le mâle porte. En allemand Mönchgrasmüke (mönch=moine, gras=herbe), en Anglais blackcap (casquette noire), en espagnol curruca, en italien capinera

« Arrivée de nuit, elle reprend contact avec les bosquets familiers, les arbres du jardin, marquant ici et là sa présence par son gazouillis léger ou son couplet frais et décidé. » Paul Géroudet

La Fauvette à tête noire fait partie de la famille des Sylviidés. Principalement insectivore, elle est migratrice partielle. On la trouve dans les sous-bois, les jardins, les parcs… elle se tient en général à l’ombre, elle est assez facile à voir. La Fauvette à tête noire a le dessus gris brun, le dessous gris, une calotte noire chez le mâle et rousse chez la femelle.

La famille des Sylviidés comporte une vingtaine d’espèces de fauvettes, comme la Fauvette des jardins, la Fauvette grisette et la Fauvette babillarde, trois espèces que l’on trouve dans le Pas-de-Calais l’été. La Fauvette à tête noire est un oiseau alerte, toujours en mouvement dans les arbres et les bosquets, elle ne vient que rarement à terre. Elle consomme un grand nombre d’insectes : Diptères, Coléoptères, pucerons, Hyménoptères, mais aussi des petits fruits : baies de gui, sureau, lierre, if… ou plus gros :cerises, framboises, fraises… Elle est donc aussi en grande partie frugivore. 

Le chant de la Fauvette à tête noire est retentissant, flûté et riche. Il peut faire penser à celui du merle mais il est plus rapide et se termine par un « forte », en éclatante conclusion caractéristique. Selon les régions, elle a un accent différent et son chant évolue en cour d’année en se rapprochant un peu du chant de sa cousine la Fauvette des jardins. On l’entend principalement d’avril à juillet.

Fin mars début avril, le mâle, gavé de testostérone, (quelques plumes rouges lui poussent sur la tête) commence à construire un nid. Puis madame arrive, et très souvent elle trouve l’emplacement peu opportun, elle décide alors d’en construire un plus loin. C’est surtout elle qui va effectuer ce travail. Le nid en coupe se situe en général à moins de 2 mètres de hauteur dans les buissons ou le lierre. La ponte est en général de 5 œufs grisâtres, tachés de brun, elle a lieu en en mai. Les parents couvent par alternance, souvent le mâle pendant la journée et la femelle la nuit. L’incubation dure une quinzaine de jours. Les petits sont nourris au nid par les 2 parents pendant une dizaine de jours, mais très souvent les jeunes quittent le nid plus tôt et continuent à être nourris près du nid. De nombreuses espèces continuent à nourrir les oisillons hors du nid. Il ne faut donc pas les ramasser, ils ne sont pas abandonnés. Une deuxième ponte a quelquefois lieu fin juin début juillet. La réussite de la nidification est d’environ 1 oisillon sur 2 à l’envol. Le principal prédateur de la fauvette est le chat domestique.

Vers la fin juillet, les Fauvettes à tête noire ont disparu, on ne les voit plus, on ne les entend plus… Elles sont en pleine période de mue et sont très discrètes pour éviter les prédateurs. Fin août on détecte de nouveau leur présence.

Pendant des années, les Fauvettes à tête noires ont migré comme les autre fauvettes, partant vers le sud de la France, en Espagne ou en Afrique du nord. Mais les hivers assez doux incitent la Fauvette à tête noire à devenir sédentaire. Les modifications climatiques ont une influence importante sur la migration des oiseaux. On voit de plus en plus de Fauvettes à tête noire nidifiant dans le nord de l’Allemagne rejoindre à l’automne le sud de la Grande-Bretagne pour venir hiverner.

La Fauvette à tête noire est commune elle n’est pas menacée chez nous. Cependant, la dégradation de son habitat et la destruction des haies est un danger réel pour l’espèce.

Pour favoriser la fauvette, il faut proscrire les travaux d’élagage et les tailles de haies pendant la période de reproduction. Vous pouvez lui offrir un biotope favorable en plantant des haies vives d’espèce diverses et locales avec des baies comme le sureau, le lierre, le mûrier, le gui…

https://cdnfiles1.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/userfiles/Fichesespces/FicheespceFTN.pdf

Sources : Guide ornitho, La mystérieuse histoire du nom des oiseaux de Henriette Walter, les passereaux d’Europe de Paul Géroudet, Oiseaux.net.

Crédit photo : Christophe Deswartvaeger, Jean François Pépin, Didier Plouchard, Aurélie Delaval

A demain avec un oiseau qui transporte les bébés.

Jean François

Le mâle de la Fauvette à tête noire n’a jamais de plumes rouges qui lui poussent sur la tête

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