[Un jour, une espèce] Le Pouillot véloce

Mardi 7 avril, vingt-deuxième jour de confinement. Pendant que le Coucou gris chante, le coucou jaune pousse au jardin. Il nous reste quelques oiseaux !

Comme il faut bien s’occuper, je vais vous proposer de vous envoler aujourd’hui avec un oiseau qui compte : le Pouillot véloce Phylloscopus collybita.

Attention : comme hier une erreur malencontreuse s’est glissée dans le texte, saurez-vous la trouver ? (Oups Hier j’ai oublié de mettre une erreur).

Le nom peu flatteur du Pouillot véloce vient probablement du latin pullus « petit d’un animal ». Le nom scientifique est plus parlant « collybita » en Grec peut se traduire par « le changeur de monnaie ». En allemand c’est Laubsänger « chanteur des feuillage » ou Zilpzalp comme son chant, en anglais warbler « gazouiller » ou Chiffchaff comme le chant, en espagnol mosquitero « moustique » en italien lui, son cri plaintif.

Le Pouillot véloce vit dans les frondaisons des arbres. C’est un migrateur partiel, insectivore, il est peu farouche et remuant. Il fait son nid au sol, caché dans les broussailles. Côté plumage il est assez terne le dessus brun grisâtre, le dessous blanc sale, nuancé de chamois ou de jaune, il a un sourcil et un trait sourciller discret, de courtes projections primaires (longueur des rémiges, plumes des ailes) et les pattes sombres. Ce qui caractérise le Pouillot véloce c’est son chant (un des premiers à retenir), on l’appelle le « compteur d’écus », sont chant : « tchif tchaf tchif tchaf tchaf tchif tchaf… » deux syllabes nettes répétées de façon régulière et monotone, de temps en temps il s’éclaircit la gorge avec un bref et discret « tch tchr » rugueux.

« En dépit de leur abondance, ils passent inaperçus la plupart du temps, à cause de leur faible taille et de leurs mœurs cachées ; on les compte au nombre des chanteurs qu’on reconnaît aussitôt par l’ouïe, mais très difficilement avec les yeux, et des confusions sont possible même lorsqu’on les a en main. » Heinroth

La famille des pouillots compte 18 espèces et quelques sous espèces, toutes se ressemble plus ou moins, seuls les Pouillot à grands sourcils et le Pouillot de Pallas ressemblent un peu aux roitelets. Dans le Pas-de-Calais nous avons communément 3 pouillots : Le Pouillot fitis et le Pouillot siffleur, migrateurs, ils ne sont là que l’été. Quelque rares Pouillots de Bonelli ont quelquefois été observé l’été chez nous. Le plus courant est le Pouillot véloce qui passe, de plus en plus fréquemment l’hiver chez nous. Le Pouillot véloce chante globalement entre avril et octobre. Le reste de l’année on ne l’entend pas, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas là.

Pour nicher et se nourrir le Pouillot véloce a besoin d’arbres mais aussi de buissons et de broussailles pour abriter son nid. Le mâle marque les limites de son territoire en chantant. Fin mars, début avril la femelle se présente. Le mâle fait sa parade en sifflant plus délicatement des « tsiff tsiff tsiff » en gonflant son plumage et en étalant sa queue. Madame pouillot cherche alors un emplacement, au sol ou proche du sol, pour la construction du nid en boule, assez gros : 12 cm de large, 14 cm de haut, avec un orifice d’entrée de 4 cm l’intérieur du nid a un diamètre de 7cm. La structure est faite de brindilles, d’herbe, de feuille mortes, l’intérieur est garni de plumes. Pendant la construction le mâle continue à chanter à proximité.

Fin avril début mai, la femelle pond 6 œufs blancs luisants, tachetés de rouge foncé. Elle couve seule et sort fréquemment pour se nourrir. L’incubation dure 2 semaines, après l’éclosion c’est principalement la femelle qui nourrit (400 fois par jour en moyenne :  Diptères -surtout des moustiques- Homoptères, Lépidoptères, Hélicoptères…). Deux semaines plus tard par manque de place les petits sortent et son encore nourri quelques temps. Une nouvelle couvée à lieu en juin ou juillet.

Le Pouillot véloce ne semble pas menacé dans le Pas-de-Calais, on constate quand même une baisse de 30 % de ses effectifs en dix ans (UICN). Il a besoin de zones boisées pour nicher, la déforestation affecte donc l’espèce. Le pouillot est aussi très fréquemment victime des chats domestiques. Beaucoup sont victimes de collision avec les voitures ou avec des fenêtres. Comme chez tous insectivores la principale cause de la baisse des effectifs est due à l’emploi intensif de pesticides par l’agriculture.

Le pouillot ne vient pas aux mangeoires. Vous pouvez l’aider en mettant des arbustes dans vos jardins. Ne taillez pas ceux-ci entre avril et juillet. Laissez des endroits en friche, ronces et broussailles lui sont très favorables. Pour éviter les collisions avec les baies vitrées vous pouvez mettre des silhouettes électrostatiques (catalogue LPO).

https://cdnfiles1.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/userfiles/Fichesespces/FicheespcePVEL.pdf

Sources : Guide ornitho, La mystérieuse histoire du nom des oiseaux de Henriette Walter, les Passereaux d’Europe de Paul Géroudet, Oiseaux.net.

Crédit photo : Serge Larivière, Christophe Deswartvaeger, Jean François Pépin, Didier Plouchard, Aurélie Delaval.

A demain avec un autre volatile, portez-vous bien.

Jean François

L’erreur est la suivante: évidement le pouillot ne mange pas d’hélicoptère

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