Vendredi 27 mars, onzième jour de confinement. La gente ailée désormais chez elle, se reproduit cette année tranquillement ! Il nous reste quelques oiseaux !
Comme il faut bien s’occuper, je vous propose aujourd’hui de vous envoler avec un oiseau qui s’adapte : l’étourneau sansonnet Sturnus vulgaris.
Attention : comme hier une erreur malencontreuse s’est glissée dans le texte, saurez-vous la trouver ? (l’erreur d’hier : le poids du Grand corbeau, en réalité il pèse 1,3 kg). Aujourd’hui et de façon tout à fait exceptionnelle, Serge, notre vénérable président (main sur le cœur) a décidé d’offrir à chaque gagnant une pleine poignée de roupies de sansonnet !
Étourneau vient de sturnus et probablement de la racine indo/européenne stor « étoile » à cause de son plumage étoilé. Quant à sansonnet, cela vient du géant biblique Sanson. En italien strorno europeo, en espagnol estornino pinto et anglais common starling et allemand gemeiner Star.
« L’étourneau défie toute définition de son régime moyen, parce qu’il est le type du gagne-petit prêt à tous les trafics, sans autre ambition que de tirer parti de toutes les ressources à sa portée. » Madon
On trouve l’étourneau sansonnet en agglomération et à la campagne, dans les parcs, les bois, les jardins… On le voit souvent en bande et en grandes nuées dans le ciel. Il se nourrit de tout dans les champs, sur les plages… Migrateur dans le Nord-Est, les étourneaux de ces régions viennent passer l’hiver chez nous.
Trois espèces de sturnidés vivent en Europe, en Espagne on trouve l’étourneau unicolore et dans dans les steppes de l’Est européen l’étourneau roselin.
De taille moyenne, trapu, bec pointu, pattes fortes, queue courte, l’étourneau souvent confondu avec le merle, marche au sol et ne sautille pas comme le merle. Il vit en groupes denses, fait son nid dans les trous et a le plumage piqueté de blanc jaunâtre. En fait, le seul point commun qu’il ait avec le merle est la couleur jaune de son bec.
L’espèce est prospère, elle s’adapte aux mutations de nos environnements, grégaires, robustes et très mobiles, les étourneaux ont des moyens psychiques exceptionnels qui leur procurent une grande vitalité et font d’eux une des espèces qui s’adapte le mieux aux changements climatiques et environnementaux. C’est loin d’être cas pour la majorité des autres animaux qui subissent de plein fouet les conséquences de notre gestion du monde. En 1890, une centaine d’étourneaux sansonnet a été lâchée à New York aux États-Unis, pays dans lequel l’étourneau n’était pas présent, 50 ans plus tard on estimait à plus de 100 millions les étourneaux dans le pays.
L’étourneau est un grand bavard et un grand imitateur. Sans arrêt en contact avec ses congénères, il émet des sifflements divers, quelquefois mélodieux mais le plus souvent discordants et grinçants. Il imite les autres oiseaux, le loriot, la foulque ou le cri des rapaces. Il est polyglotte, son syrinx (organe vocal des oiseaux) très souple lui permet paraît-il de parler et de prononcer son nom. Il est également capable d’imiter des bruits du monde comme la sonnerie d’un portable ou un crissement de pneu.
Son vol, quand on le voit seul, est rapide et direct (75 km/h), un triangle avec une tête pointue allant directement au but. En nuée parfois de milliers d’oiseaux, les étourneaux forment des nuages qui se transforment et louvoient dans le ciel, créant de fascinantes et changeantes arabesques. Les changements de directions sont fréquents et surprenants. S’ils repèrent un épervier, ils se regroupent et forment une boule qui désoriente le prédateur incapable de choisir un individu et hésitant à fondre dans la masse. Ces comportements nécessitent des techniques de communications inter-individuelles et des capacités cognitives très importantes.
L’étourneau fait son nid dans des cavités avec une ouverture d’au moins 5 cm. (il est en concurrence depuis quelques temps avec la Perruche à collier, espèce invasive, elle aussi cavernicole, qui semble-t-il récupère ses sites de nidification). Souvent il garnit son nid de fleurs généralement jaunes. En son absence il condamne l’entrée de la cavité avec les épines de roses. La femelle pond dès la mi-avril un œuf par jour et jusqu’à 5 ou 6 œufs. Les deux adultes couvent, quinze jours plus tard c’est l’éclosion. Les deux parents nourrissent, 70 nourrissages par jour au début et jusqu’à 500 à la fin. Au bout de 3 semaines les jeunes étourneaux quittent le nid.
Très commun, l’étourneau sansonnet voit souvent ses populations augmenter, il n’est donc pas menacé. Profitant de l’Homme et de ses activités il est souvent vu d’un mauvais œil alors que sa présence est souvent bénéfique. Il consomme de nombreux insectes ravageurs de nos cultures, on a vu et filmé à plusieurs reprises des groupes d’étourneaux s’attaquant à des nids de chenilles processionnaires. De toute façon, d’un point vue éthique il vaut mieux toujours privilégier la prévention et non la destruction.
https://cdnfiles1.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/userfiles/Fichesespces/FicheespceES.pdf
Sources : Guide ornitho, La mystérieuse histoire du nom des oiseaux de Henriette Walter, les Passereaux d’Europe de Paul Géroudet, Oiseaux.net.
Crédit photo : Marcel Martel, Didier Plouchard, Serge Larivière. Christophe Deswartvaeger
A demain avec un autre volatile, portez-vous bien.
Jean François
L’erreur d’hier : les épines de roses pour bloquer l’entrée de la cavité, par contre le fait que l’étourneau mâle ramène des fleurs dans le nid est vrai