[Un jour, une espèce] Le Pinson des arbres

Samedi 21 mars, cinquième jour de confinement, le temps passe différemment et il nous reste quelques oiseaux !

Comme il faut bien s’occuper, je vous propose aujourd’hui de vous envoler avec un oiseau au chant de pluie : le Pinson des arbres Fringilla coelebs.

Attention : comme hier une erreur malencontreuse s’est glissée dans le texte, saurez-vous la trouver ? (hier l’erreur était la couleur de la Pie d’ Amérique : elle est très semblable à la Pie bavarde et n’a pas la couleur du drapeau américain). Dites-moi si vous ce petit jeu vous amuse ou si il serait bon d’arrêter ?

L’origine du nom pinson vient du bas latin pincio, onomatopée qui rappelle le cri de l’oiseau. En italien, c’est finguello, du latin fringilla qui a donné son nom à la famille. En anglais chaffinch, chaff voulant dire paille. En allemand buchfink, buche désigne le hêtre dont les fringillidés mangent les faînes.

« Un beau matin, à peine annoncée par quelques essais les jours précédents, la strophe familière éclate, bien décidée, et marque ponctuellement une nouvelle étape de cette lente fermentation qui conduit au printemps. » P. Géroudet

Son chant : « Dis, dis, dis-moi qu’il fait de la pluie ! » est un des premiers à mémoriser… Le chant du pinson s’appelle le ramage. Il répète son chant à longueur de journée, d’où l’expression « gai comme un pinson ». Selon les régions, le pinson a un chant différent, même si la structure reste la même, l’accent est différent. En Suisse il dit : « Dis, dis veux-tu que j’t’estropie mon p’tiot ! », et en Afrique du Nord il entonne souvent un bruyant : « Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin !». (le chant est disponible sur la fiche oiseaux des jardins en lien ci dessous)

Le Pinson des arbre fait partie de la famille des Fringillidés qui compte une quinzaine d’espèces en Europe. On le trouve dans toutes sortes de zones boisées, parcs, jardins… Il cherche sa nourriture au sol (vous pouvez le voir l’hiver au pied des mangeoires). Les populations du nord-est migrent chez nous l’hiver. Lors de l’Eurobirdwatch, cette année au Cap Gris-Nez le premier dimanche d’octobre, nous avons vu des centaines de pinson traverser la Manche pour aller passer l’hiver en Angleterre. Son nid est camouflé dans les mousses et les lichens.

Dans le Pas-de-Calais, on peut voir 2 sortes de pinsons : le Pinson des arbres présent toute l’année et le Pinson du Nord qui vient de Scandinavie passer l’hiver chez nous. Les 2 pinsons l’hiver se mélangent en groupe plus ou moins important, dans ces groupes on trouve aussi d’autre fringilidés comme des Verdiers d’ Europe par exemple. Sinon il existe également le Pinson bleu qui vit à Tenerife et sur l’île de Grande Canarie.

Son nom scientifique est surprenant : « Fingilla coelebs » se traduit par « pinson célibataire » ! Pourtant bien évidemment il y a des pinsons mâles et femelles, il est d’ailleurs actuellement en période de reproduction. Il y a une différence assez importante entre les couleurs du mâle plus vives et celle de la femelle plus terne. Dans ce cas ont dit qu’il y a un dimorphisme sexuel.

Le Pinson des arbres est presque exclusivement granivore, mais en période de nourrissage il chasse les insectes pour nourrir les oisillons.

Le pinson est très territorial, la densité des couples est en moyenne de 13 sur 10 hectares, mais ça peut aller jusqu’à 22. C’est le mâle qui choisit l’endroit du nid, mais les deux participent à sa construction. La femelle pond 4 à 5 œufs et c’est elle qui couve. Le mâle ne la nourrit pas, il est trop occupé à défendre le nid, cependant après l’éclosion c’est le mâle qui apporte de la nourriture au nid. On compte seulement 3 ou  4 des jeunes qui s’envolent et 1 ou 2 qui passent la première année.

Le pinson est très commun et non menacé. Les études récentes ont montré que le déclin actuel des passereaux concernait surtout les espèces de milieux ouverts, tout particulièrement des milieux agricoles où 60 % des oiseaux ont disparu à cause des insecticides. Les oiseaux forestiers sont moins touchés. Vous pouvez les aider en nourrissant l’hiver, il viendront aux abords des mangeoires et avec un peu de chance ils seront accompagnés de Pinson du Nord ou de Grosbecs casse-noyaux.

https://cdnfiles1.biolovision.net/www.oiseauxdesjardins.fr/userfiles/Fichesespces/FicheespcePDA.pdf

Sources : Guide ornitho, La mystérieuse histoire du nom des oiseaux de Henriette Walter, les Passereaux d’Europe de Paul Géroudet, Oiseau.net.

Crédit photo : Marcel Martel, Serge Larivière, Christophe Deswartvaeger

A demain avec un autre volatile, portez-vous bien

Jean François

L’erreur était bien évidemment « tiens voilà du boudin » qui n’est pas le chant du Pinson d’Afrique du Nord mais de la Bouscarle de Cetti

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